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en nubie, etc.


contre les rochers ; car le choc d’une masse aussi pesante, poussée par un courant rapidé, ne pouvait que causer l’anéantissement du bateau. Le câble attaché à l’arbre n’avait pas la force d’empêcher le bateau de heurter les rocs ; tout ce qu’il pouvait faire, c’était de ralentir un peu la descente ; dans le cas d’un choc il aurait été également impossible aux bateliers de manœuvrer ; l’eau aurait couvert à l’instant l’embarcation, et l’aurait coulée bas. Ainsi tout dépendait de l’adresse de ceux qui, placés sur le rivage, avaient à voir s’il fallait attirer le bateau à la droite ou à la gauche. Je ne manquai pas de les exhorter par la promesse de bakchis à bien faire leur devoir. Le rays qui m’avait loué le bateau, était comme hors de lui-même au moment de l’expédition. Le pauvre diable ne l’avait entreprise, que parce qu’ayant contracté des dettes à Assouan, et ne trouvant point de frêt pour son bateau, il avait eu un besoin pressant d’argent. Mais quand nous fûmes sur le point de lancer le bateau sur la cataracte, il cria comme un enfant, et me supplia de renoncer à mon projet et de lui rendre son bateau. Me voyant inflexible, il se jeta à terre, et ne leva les yeux que lorsque le danger fut passé. Quand tout fut prêt, je donnai le signal de lâcher le câble. Aussitôt