Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
186
voyages en égypte,


l’Oasis pour acheter des dattes, et les transporter à Alexandrie et au Caire. Aussi les plus farouches s’apprivoisèrent, voyant qu’ils ne gagnaient rien à bouder, et que je ne faisais point attention à leur mine. Tout le village s’était assemblé, hommes, femmes et enfans ; avec leurs chameaux, ânes, vaches et brebis : formant un demi-cercle autour de moi, tout le monde me regardait avec des yeux fixes, comme si je venais de tomber de la lune. Quelques uns avaient bien vu des Turcs et des Arabes d’autres tribus ; mais jamais un Franc ou un chrétien ne s’était présenté à leurs regards. Je produisis un peu de bon tabac, et en ayant présenté une pipe à chaque cheik, nous commençâmes à fumer et à causer de ce que je pourrais voir le lendemain. Ils me dirent que je ne verrais rien ici ; mais qu’il fallait aller à l’Elloah prochain, qui était à quatre journées vers le sud-ouest, où je trouverais quelque chose de ce que je cherchais. Il n’y a pas de doute qu’ils ne voulussent parler de Siwah qui est compté aussi parmi les Oasis des Ammonites. On y trouve un temple qui a été visité par MM. Brown, Horneman et Boutin[1].

  1. L’auteur écrit de Buden ; ce ne peut être que le colonel français Boutin, dont le voyage périlleux à Siwah est connu. À la fin de 1819, M. Cailliaud a fait un