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en nubie, etc.


c’est que cette plaine de sel était traversée par des ruisseaux déposant un sédiment, qui, loin de s’incorporer le sel, conservait au goût toute sa douceur.

En allant plus loin, nous atteignîmes un endroit qui a dû servir anciennement d’emplacement à une ville. Un peu au-delà de cette place ancienne il y avait des cavités assez semblables aux tombes d’Égypte. J’entrai dans l’un de ces souterrains, au grand étonnement des indigènes, qui jamais de la vie n’avaient osé y pénétrer, dans la crainte d’y rencontrer le diable. Je trouvai que c’était une tombe creusée dans le roc, de la même manière que celles d’Égypte, et allant en descendant par diverses directions. Lorsque j’en sortis, je subis une visite sévère de la part des cheiks qui voulaient s’assurer si je n’avais pas trouvé de trésors. Il était heureux pour moi, de n’avoir pas en ce moment de l’argent dans mes poches ; car ils me l’auraient pris sous prétexte que c’était une trouvaille. Je ferai remarquer à ce sujet que la monnaie la plus connue de ces Bédouins, c’est le dollar d’Espagne. La raison en est que le peu de marchands arabes qui viennent dans cette oasis pour acheter des dattes et du riz, y apportent quelques unes de ces pièces pour servir de paiement, indépendamment des échanges