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en nubie, etc.


nous-mêmes. L’inquiétude de notre guide croissait de plus en plus. Je voulus enfin en connaître la cause. Il avoua alors qu’il craignait que nous ne fussions attaqués par les indigènes cette nuit, et que nous ne fussions pas capables de leur résister : il était donc d’avis que nous chargeassions nos chameaux afin de décamper le plus tôt possible.

Je crus, comme lui, qu’il n’y avait pas de temps à perdre ; cependant ne voulant pas me laisser déloger par de simples suppositions, je pris le parti de charger les chameaux, et de changer seulement de place pour voir ce qui arriverait. Nous avions été bien inspirés ; car, dès que nous nous mîmes en marche, nous vîmes arriver un grand nombre d’indigènes de divers côtés. Après avoir envoyé les chameaux avec les bagages vers l’autre extrémité de l’oasis, je restai auprès de l’endroit que nous venions de quitter. Quoiqu’il fit déjà sombre, je remarquai encore assez de leurs actions et de leurs mouvemens pour voir qu’ils étaient surpris de ne plus nous trouver ; ils étaient trop nombreux pour que nous eussions pu leur résister. Par une marche forcée, ou plutôt par une retraite précipitée que nous continuâmes toute la nuit, nous atteignîmes l’autre extrémité de l’Elloah. Cette marche nous éloignait davantage de la grande oasis à laquelle