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voyages en égypte,


par terre, était un passage qui conduisait de la rue dans une cour. Quand j’y fus couché, il ne resta pas plus de deux pieds de large, pour laisser passer les hommes, femmes et enfans qui allaient et venaient, ainsi que les buffles, vaches, ânes, chèvres, brebis et chiens, qui me marchaient à tout moment sur les pieds, ou me heurtaient la tête. Pour surcroît de désagrémens, le propriétaire de la maison où je fus déposé, et parent de Cheik-Ibrahim, venait de mourir. Le jour de mon arrivée il y eut un grand régal de riz : aussi la maison était remplie de monde. Après le repas funéraire, des cris perçans se firent entendre hors de la maison. La veuve du défunt, suivie de toutes les femmes du village, rentra par le passage où j’étais couché, faisant retentir l’air de ses lamentations qui furent répétées en dehors de la maison à chaque demi-heure. Ce fracas n’était pas propre à rétablir un malade ; je voulus me lever, mais je ne pus, et mon côté était devenu noir.

Dans la matinée du 6 je reçus les visites des cheiks : ils me félicitèrent de ne m’être pas cassé le cou dans la chute dangereuse que j’avais faite. J’employai le reste de la journée à prendre des notes pour mon journal de voyage. Le soir, après le coucher du soleil, mon domestique et le