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en nubie, etc.


d’une église et d’un couvent chrétiens. Quelques peintures sur les murs de cet édifice sont parfaitement bien conservées ; au haut d’une niche au-dessus de l’autel on voit les figures des douze apôtres, dont les têtes n’ont presque rien perdu de leur expression ; leurs vêtemens brillent d’or.

Après notre repas accommodé à l’eau salée, nous n’avions d’autre ressource que de gagner le Nil, ou au moins un de ses canaux. Nous voyageâmes toute la nuit, et nous nous rapprochâmes du fleuve jusqu’à la distance de douze milles. Ce voisinage de l’eau ne nous empêcha pas de souffrir beaucoup de la soif ; j’avais mon palais enduit de sel, à peine pouvais-je articuler un mot ; et nous éprouvâmes tous de véritables tourmens. À la fin, un des chameliers nous dit que nous pouvions nous arrêter, attendu qu’il y avait de l’eau auprès de nous. Ces mots répandirent la joie dans nos cœurs ; cependant je ne pouvais concevoir comment il pouvait y avoir de l’eau dans une plaine caillouteuse comme celle où nous nous trouvions. Mais l’Arabe s’étant attendu à la disette, avait caché depuis l’Elloah une petite outre remplie d’eau, dans un sac que portait son chameau. Je ne me rappelle pas avoir jamais goûté quelque chose de plus doux et de plus agréable