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voyages en égypte,


temps en Nubie avec mon mari. N’ayant pas voulu me confier à l’interprète du couvent, je m’adressai à ce drogman pour l’engager à aller trouver le principal écrivain du temple, et à lui offrir un présent pour me faire entrer. Le drogman y alla, et revint me dire que l’homme me ferait réponse dans la soirée. Cette réponse fut que si j’étais homme il m’y introduirait, ce qui rappela à l’interprète le grand désir qu’avait eu aussi son maître, il y avait deux ans, de voir ce temple.

Quelques jours après, mes bagages et mes mules étant prêts, je pris avec moi un petit garçon de neuf ans, fils du portier, très-connu des voyageurs, et l’engageai à me montrer le chemin de la porte qui conduit au terrain où est situé le temple de Salomon. Laissant ensuite l’enfant à la porte, j’avançai lentement ; étant à moitié chemin des marches de l’entrée, je vis un Turc à quelque distance ; mais comme je portais son costume il ne fit point attention à moi ; j’avais pourtant des souliers noirs qui auraient pu me trahir comme chrétienne ; heureusement les roseaux couvrirent mes pieds. J’arrivai enfin aux marches du nord qui conduisent à la plate-forme ou au Saint des Saints. Pendant que je réfléchissais