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voyages en égypte,


conviennent pas plus au chameau, que les sables profonds des déserts ne conviennent au cheval.

Dès que nous fûmes arrivés au sommet de la montagne, nos yeux cherchèrent avidement cette célèbre Bérénice, but de notre voyage. La relation de M. Cailliaud avait enflammé notre imagination. Pendant la montée, M. Beechey et moi nous étions impatiens d’atteindre le plateau de la montagne, d’où nous espérions jouir du coup-d’œil imposant d’une grande ville en ruine dont les temples, les palais, les colonnes se déploient aux regards du voyageur, à perte de vue. Dans l’espoir de nous trouver bientôt au milieu de ces monumens de l’art antique inconnus aux peuples modernes, nous avions déjà arrêté notre plan d’occupation. Pendant le peu de jours que notre petit fonds de provisions nous permettait de séjourner à Bérénice, M. Beechey ne devait faire autre chose que de prendre des croquis des édifices, des sculptures et des peintures, et moi je devais mesurer les proportions des monumens, fouiller les ruines, et voir si nos collections ne pouvaient s’enrichir de quelques dépouilles de la ville antique. Outre les ruines, notre imagination nous représentait aussi le site dans lequel elles devaient se trouver. Il était impossible qu’une aussi grande ville que l’a été Bérénice