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en nubie, etc.


sité. Toute la caravane fut obligée de nous suivre ; nous entrâmes dans une vallée qui se dirigeait au sud, et nous fîmes plus de quatre lieues espérant de voir l’objet de nos désirs à chaque détour, derrière chaque rocher qui gênait notre vue. Le jour tomba sans qu’il y eût encore la moindre apparence d’une ville prochaine.

Nous entrâmes enfin dans une autre vallée plus vaste, se dirigeant du sud-est au nord-ouest, et ombragée d’arbres que les Ababdeh appellent Egley, et de divers arbustes. Ne pouvant plus nous flatter de coucher cette nuit dans les temples de Bérénice, nous choisîmes pour gîte un sable bien propre sous un beau rocher. Malheureusement nous manquions d’eau, et on n’en trouvait pas à moins de quinze milles à la ronde. Les chameaux tout fatigués qu’ils étaient, furent obligés de se remettre en route pour chercher une source, s’abreuver, et nous apporter l’eau dont nous avions besoin.

Sous notre rocher nous eûmes le loisir de nous livrer aux réflexions : nous persistions encore à soupçonner le vieux guide de nous tromper. Je présumais que nos chameliers pourraient avoir été gagnés par le chef des mineurs que nous avions rencontré sur le bord du Nil, pour qu’ils ne nous missent pas sur la voie, afin de nous dérober la con-