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en nubie, etc.


lées longues et étroites fit sur nous une impression singulière. Dès que nous fûmes arrivés sur la plage, nous plongeâmes dans la mer, pour nous rafraîchir après un voyage aussi fatigant. Nous vîmes devant nous l’île de Jambo ; elle se présentait d’abord comme un banc de sable ; mais en l’observant plus attentivement, nous remarquâmes que, du côté du midi, elle était hérissée de rochers très-élevés. L’île est aussi très-haute au centre : elle s’abaisse vers le nord. Les Ababdeh l’appellent Gasira-el-Gimal, probablement parce qu’elle est située en face de la vallée de ce nom. Toute la côte, autant que nous pouvions la voir, se composait d’une masse de pétrifications de diverses espèces. Je ne sais si je la qualifie bien ; mais il est certain que c’est un amas de roseaux marins, de racines, de madrépores, coraux, et coquillages de toute sorte. Ces substances végétales et animales ont formé une masse aussi solide qu’un roc, et qui s’étend depuis la plage où s’arrête la marée, fort en avant dans la mer. En quelques endroits il y a des lits de sable ; mais nulle part un bateau ne pourrait aborder sans danger d’être jeté contre les rochers.

Nous prîmes la résolution de côtoyer le golfe, sans perdre le temps, en nous dirigeant au midi, jusqu’à ce que nous arrivassions à l’en-