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voyages en égypte,


détachement composé de nos meilleurs chameaux, avec tout le bagage, les ustensiles de cuisine, le soldat, et mon domestique grec. M. Beechey et moi, nous ne gardâmes auprès de nous que cinq chameaux avec quatre chameliers, un domestique grec et les deux jeunes garçons arabes.

Nous nous mîmes en route avant midi ; nous longeâmes la côte jusqu’à El-Wady-Abchoun, auprès des mines de soufre, dites El-Kabrite ; au sud-ouest nous avions les montagnes de Hamata. J’eus soin de noter exactement la direction que prenait la côte le long de notre chemin. Nous rencontrâmes une famille de pêcheurs comme celle que nous avions quittée ; mais elle était plus farouche. Dès qu’elle nous vit de loin, elle abandonna sa tente, pour se retirer dans les montagnes ; tous les signes que nous lui faisions pour l’engager à revenir furent inutiles. En arrivant à sa tente, nous y trouvâmes d’excellens poissons qui venaient d’être rôtis, apparemment pour le dîner des pêcheurs enfuis. Nous nous en régalâmes, et après avoir mis de la monnaie en guise de paiement sur une jarre d’eau, nous continuâmes notre route. Depuis deux jours nous avions eu des vents d’est assez violens, et semblables, pour l’effet, aux siroccos d’Italie : aussi nous sentîmes un relâchement général dans notre constitution. Il nous semblait en touchant