rait dit : « Hum ! Hum ! Y a de l’amour dans l’air !… » Ne rougissez pas, Madame, c’est bien naturel… Cupidon… Cupidon où te caches-tu, petit roué ?
Et il faisait mine de regarder sous les sièges.
Il savait pouvoir tout se permettre, décoré d’une croix de guerre, retour de là-bas, mêlant, en une phrase, avec désinvolture la vie, le désir, la mort. Aussi fut-il insolent, exigeant, extravagant. Pour faire diversion, se donner une attitude et changer d’atmosphère, Madame des Sablons les emmena dans le « studio » de son mari (expression à lui), d’un ameublement tout moderne, où Grandgoujon remarqua :
— Ah ! le moderne, que c’est joli aussi !
Puis il murmura :
— À mon âge, il me faudrait un intérieur bien à moi, dans mon style. Il faut que je trouve un décorateur qui me comprenne.
Moquerard était devenu décent. Et elle, plus à l’aise, se mit à rire, comme à midi chez les Grandgoujon.
— Madame, demanda Moquerard, riez-vous aussi bien quand votre mari est là ? J’ai connu une jeune femme qui ne pouvait vraiment rire que quand son mari était à plus de cent kilomètres… D’ailleurs… je remplaçais le mari.
— Cette audace ! fit Madame des Sablons.
— Oui, j’en ai, ronronna Moquerard.
— On ne doit jamais s’ennuyer avec vous, même à la guerre, dit Madame des Sablons qui,