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Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/11

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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

bien, — c’est pas du chiqué, ni pour vous faire plaisir, j’ai pas à vous passer de pommade, j’attends rien de vous…

— Mondauphin, je sais.

— Donc, c’est pour dire, ça s’rait l’contraire, j’rapporterais l’contraire…

— Je te connais.

— Il lisait vot’ article et l’a dit comme ça (s’occupait pas de moi, on peut circuler autour, il s’en fout), l’a dit comme ça : « Quand même, Barbet, l’est unique, c’bougre-là, pour mettre les pieds dans le plat ! »

— Dans le plat ? Ben, il se payait ma tête !

— Oh ! Permettez : je connais le ton comme l’a dit : « L’est unique ! »

— Pour mettre les pieds dans le plat !… Mondauphin, il n’y a rien à attendre de lui… pas plus que des autres ! On se crève le tempérament, et on récolte çà !

Il fit claquer son ongle sur ses dents.

— Alors, dit Mondauphin découragé, si vous voulez pas comprendre…

— Et puis, je m’en fiche et m’en contre-fiche ! Qui a-t-il chez lui ?

— Un officier en liaison avec les Anglais.