Aller au contenu

Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
111
LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

Dans cette période de Barbet, un peu difficile, quoique bien balancée, James Pipe n’eut pas le temps de tout comprendre. Il dit donc :

— Yes. Je crois…

Mais il ne se compromit pas davantage, et il préféra faire voir en détail ce grand parc pour blessés, avec ses tentes qui font songer à des voyages en pays lointains. Il semble que les hommes doivent plus vite oublier la bataille en retrouvant les rêves harmonieux de leur enfance ; et à l’heure où, dans un corps affligé, l’esprit vacille, ils reposent en un décor qui aurait plu à leur première faiblesse.

James Pipe, heureux d’être Anglais puisqu’un Français le louait, James Pipe expliqua d’abord que, quand l’hôpital changeait de place, on roulait les gazons comme des tapis, enlevant au-dessous d’eux une mince couche de terre ; puis qu’on les emportait ainsi que les tentes sur des camions, Ensuite il fit voir les soldats dans leurs lits, et il avait une gaîté souriante où on sentait l’espoir de les guérir, sans larmoiement sur leur misère.

— En trois semaines, mongsieur Bâbette, il avait passé ici des blessés trente-cinq mille, qui, tous, ils ont été très bien… À l’arrivée, n’est-ce