Aller au contenu

Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146
LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

pelle des jardines et des arbres françaises sur le Seine…

— Ça, les arbres et jardins n’ont pas bougé. Je parle de la population…

— Yes, oh ! population… c’est une grande malheur… moi qui me rappelle des petites ouvrières si gentilles…

— Oh ! les ouvrières sont toujours là, mais c’est… un je ne sais quoi…

— Yes, yes, interrompit M. John Pipe avec un geste violent, ce Guillaume qui jeta ces peuples dans le guerre, que mérite cet homme assassin mongsieur Bâbette, je vous demande ?

— Guillaume ?… Pouh ! dit Barbet se gonflant, je ne sais pas si ce triste personnage a joué un si grand rôle !… Il me semble une étiquette pour les raisonnements populaires… La catastrophe vous savez, était fatale.

M. John Pipe le regardait maintenant avec une attention condescendante.

— Moi, reprit Barbet, je la prévoyais si bien…

Et, un doigt sur le nez, il conta sa visite aux forts de l’Est, puis son article : « Français, défendez-vous : vous n’êtes pas défendus ! »

— Seulement, ajouta-t-il, une hirondelle ne fait pas le printemps.