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Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/213

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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

Grand jeune homme blond, plein de douceur dans le visage, il se prêtait à dire tout ce que Barbet voulait. Il venait de naviguer vingt-deux mois dans la Méditerranée orientale et il n’était rentré en Angleterre que parce que le destroyer sur lequel il commandait avait été coulé : déplorable accident de marine ; abordage avec un autre navire anglais.

— Oh ! dit Barbet, vous avez dû avoir une grande peine ?

— Yes.

— Au moins vous êtes-vous sauvé facilement ?

— Yes, yes ! Quand il sombrait, nous étions transportés sur un autre.

— Je vois ça, fit Barbet. Spectacle tragique (une fois de plus il guettait l’article à faire) ; ça devait être poignant… Vous pleuriez tous ?…

— Yes.

— La nuit tombait ?

— Yes.

— Je vois… avec, des lueurs tragiques dans le ciel.

— Oh ! yes.

— Monsieur, vous ne sauriez croire à quel point vos détails m’émeuvent, dit Barbet. J’écris