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Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/217

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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

— C’est beau… C’est admirable !…

Enfin, une auto attendait ces messieurs ; il fallut se séparer.

Barbet, tête nue, dit encore :

— Mon commandant, je n’ai plus de mots…

Puis l’auto prit la route de Londres.

Dans l’auto, Barbet se carra avantageusement aux côtés de M. John Pipe, comme il faisait avec James sur le front, et d’une voix admirative, il demanda :

— Qu’est-ce que vous pensez de ce ministre-là ?

Dix idées lui affluaient à la cervelle : « Quelle volonté dans les yeux ! Quelle simplicité dans le cœur ! Comme il représente bien l’Angleterre !… »

Mais avant qu’il eût le temps de les exprimer, M. John Pipe, qui se sentait lucide et heureux, répondit doucement :

— Oh ! il est bien aimable !

— N’est-ce pas ?

— Et surtout il est bien bête…

— Hein ?

— On difficilement peut être député et rester civilisé…

Hum !… Barbet se détourna. Et il ne dit plus rien, mais, rageusement, il pensait :