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Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/223

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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

une déception quand, au sortir du restaurant, ce dernier lui annonça en rougissant :

— Demain je serai bien au regret, mais il sera impossible pour vous accompagner.

— Comment, dit Barbet, vous avez, des affaires pressées ?

— Yes.

— Quel malheur !

— Donc, dit M. John Pipe, toujours rouge comme s’il faisait un mensonge, je vous délivre le feuille… le feuille que l’État-Major il envoie… vous lirez… c’est pour le camp… moi je pourrais pas visiter.

Alors, Barbet comprit : ce satané bonhomme était incapable, même d’avance, de surmonter l’ennui que, même de loin, lui inspiraient des soldats, de la discipline et des exercices. Barbet prit la feuille et lut ceci :


« Demain le Général P…, du camp de A…, recevra avec bien du plaisir M. le journaliste français Barbet, ainsi que M. le Résident du Maroc Si Hadj ben el Haouri (Zut, s’interrompit Barbet, encore ce sauvage !). Le Major O… ira à la rencontre de ces messieurs et se tiendra à neuf heures pour les attendre, à un kilomètre à l’ouest de la gare, au sud du camp. »