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Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/237

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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

Le commandant écossais s’approcha. Il rougissait très fort.

— Gentlemen, dit le capitaine, il demande vous le suiviez pour voir le suite. Alors, bonsoir… mais je suis heureux vous avoir connus… Vive France ! !

Il riait. Ses lèvres étaient luisantes de bonheur et il était tout secoué par son rire.

— On aura le Boche, yes… Eh ! Eh ! Et tout ce que on tuera pas, on fera maigrir ! Ah ! Ah !

Barbet lui serra les mains, puis, en hâte, suivit l’Écossais, tandis que le superbe Si Hadj ben el Haouri remerciait encore le Seigneur.

Un, deux. Quel pas il avait cet Écossais, et cette brusque manière de s’arrêter : pan ! puis de joindre les talons.

On était dans un endroit encore tout différent : une sorte de piste sablée et descendante, qui finissait brusquement en boyaux et tranchées.

Le commandant fit un signe. Une troupe de cinquante hommes, dissimulée derrière un buisson, parut, fit claquer ses armes et demeura au garde à vous, prête à entendre un ordre et à l’exécuter.

Le commandant fit placer ces messieurs sur une sorte d’observatoire, d’où le regard plongeait