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Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/31

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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

— Officielle ou non, monsieur, je dois vous demander vos pièces.

— Comment, officielle ou non ? Mademoiselle, je vous prie d’abord d’être polie !

La buraliste était de sang-froid. Elle cogna simplement au guichet pour appeler un inspecteur.

— Ce monsieur réclame, parce que je demande ses pièces.

— Oh ! monsieur, dit sèchement l’inspecteur, vous devez produire vos pièces !

Alors, Barbet devient bredouillant, empressé, obséquieux. Et il se noya dans des explications qui étaient autant de concessions, sortant de ses poches les papiers nécessaires, puis d’autres avec.

Seulement, quand il eut triomphé des consignes et franchi les barrières, installé dans son wagon, au repos, il pensa :

— Quel sale pays que le nôtre ! Quels fauves, ces gens derrière leurs grilles ! Ah ! pendant quinze jours ne plus être l’esclave de ça ! Les Anglais ont de rudes défauts, mais ce sont des gens libres : vivement l’Angleterre !

Puis il prit possession de sa place, largement, s’enfonçant bien, et il lut d’abord trois journaux