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Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/39

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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

Barbet recria : « Garçon ! » L’autre souffla dans un odieux sourire :

— Et ces messieurs pourraient finir par un ris de veau à la belge ?

Le major James Pipe s’était renversé sur sa chaise ; il sortit sa montre ; puis simplement :

— L’auto, il était là dans dix minutes.

— Dix minutes, fit le garçon, j’ai le temps ! Que boiront ces messieurs ? Graves ? Corton ?

Barbet se dressa :

— Garçon, nous allons partir !

Il s’inclina.

— Je sers la truite.

Il leur fallut la manger et… ils se regardèrent. Barbet souriant le premier, pour n’avoir pas l’air de perdre la partie. L’omelette vint après : elle n’était pas exécrable. Le major était gai ; il remarqua :

— Le garçone français est toujours une chose terrible !

Puis, le ris de veau à la belge apparut sur la table, et, tranquillement, le major continua :

— Si vous aviez pas été la, mongsieur Bâbette, ainsi que d’autres Français dans le salle, je crois je serais été obéi… car je aurais fait ficeler…

— Qui donc ?