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Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/40

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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

— Le garçone !

Sur ces mots, le vieux reparut. Il apportait, en Sainte-Nitouche, une salade et des buissons d’écrevisses, et comme Barbet balbutiait : « Comment ? Ah ! ça !… » l’autre l’interrompit : « Pour la tarte, cerises ou abricots ? »

Alors, brusquement, le major James Pipe se leva.

— Puisque on peut pas faire ficeler, je crois il faut partir.

Barbet suivait, très rouge. Le major lui dit dans le couloir :

— Il y a trois semaines, ne savez-vous pas, je menais des batteries de artillerie au front, dans un train. Le train il était arrêté, attendant pour un autre en une jonction. Bien. Les chevaux de batteries ils avaient pas bu pour un jour, yes, ainsi je dis aux hommes faire descendre et boire les chevaux. Mais le maître de station…

— Ces messieurs… (le garçon accourait) ne prennent pas de café ?

— Ainsi, dit le major, le maître de station, il vint et fièrement, me fit le déclaratione que il opposait aux chevaux qu’ils boivent. Il disait : « Je suis ordonné partir, sitôt que l’autre il sera passé, et l’autre le voici, yes ! » Et il était rouge avec colère et… comment vous dites, pour le