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Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/63

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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

pile plus haute que trois hommes, il fit glisser un sac quatre fois comme lui, et il commença à le découdre, tandis que le major James Pipe expliquait :

— C’est pour le nourriture des Indiens, vous voyez… Les Indiens, très difficiles à nourrir… mais les nourrir bien, très important.

Plongeant la main dans ce premier sac, le jeune Écossais en tira de petites racines blanches et poudreuses, et le marchand de conserves demanda en soufflant :

— Qu’est-ce que c’est ces petites ordures ?

— Gingembre, dit le major avec douceur.

Alors M. Persigris goûta, avide et puéril, puis se tourna, toussa, cracha.

— C’est inouï de bouffer ça !

L’Écossais, qui avait le bonheur de ne pas comprendre la langue des marchands de conserves, s’occupait en hâte à ouvrir un second sac, d’où il sortit de petites choses séchées, légumes ou fruits, dans une enveloppe fine et friable comme en ont les oignons.

— Ah ! ça… alors ! dit le marchand de conserves…

Déjà il triturait et de nouveau ouvrait le bec. Le major eut un geste.