parti ! Il va nous rendre service ! Quelle victoire !
Mme Hamelin. — Moi, je l’aurais laissé. Je l’ai mal élevé ; nous ne le changerons pas.
Suzanne. — Il y a quelqu’un qui le changera bien pour nous !
Mme Hamelin. — Marinette ?… Oh ! avec une nature pareille !
Suzanne. — Tu verras, petite mère ; je la connais, Marinette. Elle n’aime pas non plus se donner du mal. Chez elle, tu sais, elle ne fait rien, mais rien de rien.
Mme Hamelin. — Tout de même, elle commande les repas ?
Suzanne. — Elle a des listes, qu’on reprend tous les quatre jours ! C’est mademoiselle « au petit bonheur ». Elle fera de la chaise-longue comme lui. Ça sera drôle. (Pierre rentre.) Déjà !
Pierre. — J’ai oublié de prendre mes gouttes. (Suzanne court au buffet, et lui tend un verre et de l’eau.) Il n’est pas indispensable, n’est-ce pas, que je souffre de l’estomac pour ton pharmacien ?… Non ? Je te remercie.
Suzanne. — Mais…
Mme Hamelin, bas. — Ne réponds donc pas.
Il s’assied et compte ses gouttes.
Pierre. — Sept, huit, neuf, douze, quinze, dix-huit, vingt. (Il hausse les épaules et boit.) Je suppose qu’il n’attend pas son argent à une minute près ! D’ailleurs, j’irai très lentement. (Regardant sa chaise-longue.) Après ces gouttes-là, je devrais me reposer. Ainsi !… Je ne suis pas guéri, moi !…
Il sort.
Suzanne. — Quel être !
Mme Hamelin. — C’est encore particulier à l’homme, tiens, ce souci de sa petite santé, cette douillasserie… Il s’affole d’une colique… Et un rhume de cerveau ! Te rappelles-tu son