Page:Benoit L Atlantide.djvu/109

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placé sur leur poitrine ; les Satyres n’ont rien de l’homme que la figure. Les Égipans sont faits comme on le dit communément. » Satyres, Égipans… vraiment, n’est-il pas curieux, d’entendre ces noms grecs appliqués aux génies barbares de par ici ? Croyez-moi, nous sommes sur une piste curieuse : je suis sûr qu’Antinéa va nous être la clef de découvertes bien originales.

— Chut, — lui dis-je, un doigt sur les lèvres, — écoutez.

De bizarres bruits, dans le soir qui tombait à grands pas, venaient de naître autour de nous. Espèces de craquements suivis de plaintes longues et déchirantes, qui se répercutaient à l’infini dans les ravins environnants. Il semblait que la montagne noire tout entière se fût mise soudain à gémir.

Nous regardâmes Eg-Anteouen. Il fumait toujours, sans broncher.

— Les Ilhinen s’éveillent, — dit-il simplement.

Morhange écoutait, sans m’adresser une parole. Comme moi, il comprenait, sans doute : les rochers surchauffés, le craquement de la pierre, toute une série de phénomènes physiques, le souvenir de la statue chantante de Memnon… Mais ce concert imprévu n’en influait pas moins de façon pénible sur nos nerfs surexcités.

La dernière phrase du pauvre Bou-Djema me revint à la mémoire.