Page:Benoit L Atlantide.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sèches. On les allumera, et le capitaine y verra comme en plein jour.

— Allons, — répéta mon compagnon.

— Et les chameaux ? — hasardai-je encore.

— Ils sont à l’entrave ; — dit Eg-Anteouen, — et nous ne serons pas longtemps absents.

Il était déjà en route vers la montagne noire. Morhange, nerveux à faire frémir, suivait ; je suivais aussi, dès cette minute en proie à un profond malaise. Mes tempes battaient : « Je n’ai pas peur, me répétai-je ; je jure que ce n’est pas de la peur. »

Non, vraiment, ce n’était pas de la peur. Et pourtant, quel étrange vertige ! Une taie était sur mes yeux. Mes oreilles bourdonnaient. J’entendis à nouveau la voix d’Eg-Anteouen, mais multipliée, mais immense, et cependant, sourde, sourde :

Les Filles de la Nuit sont sept…


Et il me semblait que les voix de la montagne lui faisant écho, répétaient à l’infini le sinistre vers final :

La septième est un garçon dont un œil s’est envolé.


— C’est ici, — dit le Targui.

Un trou noir s’ouvrait dans la paroi. Eg-Anteouen y pénétra en se baissant. Nous le suivîmes. Les ténèbres s’emparèrent de nous.

Une flamme jaune. Eg-Anteouen avait battu