Page:Benoit L Atlantide.djvu/111

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Anteouen, de la même voix monotone, reprenait sa lugubre chanson :

Les Filles de la Nuit sont sept :
Mâteredjré et Erredjeâot,
Mâteseksek et Essekâot,
Mâtelahrlahr et Ellerhâot,

La septième est un garçon dont un œil s’est envolé.

Un brusque malaise s’empara de moi. Je saisis le bras du Targui, alors que, pour la troisième fois, il s’apprêtait à psalmodier son refrain.

— Quand serons-nous à la grotte aux inscriptions ? — lui demandai-je brutalement.

Il me regarda et me répondit avec son calme habituel :

— Nous y sommes.

— Nous y sommes ? Qu’attends-tu alors pour nous la montrer ?

— Que vous me l’ayez demandé, — répondit-il, non sans impertinence.

Morhange avait sauté sur ses pieds.

— La grotte, la grotte est là ?

— Elle est là, — répéta posément Eg-Anteouen, qui se relevait.

— Mène-nous à la grotte.

— Morhange, — dis-je, soudain inquiet, — la nuit tombe. Nous n’y verrons rien, Et c’est peut-être encore loin.

— Il y a à peine cinq cents pas, — répliqua Eg-Anteouen ; — la grotte est pleine d’herbes