Page:Benoit L Atlantide.djvu/130

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— Ils sont au nombre de deux, — expliqua M. Le Mesge. — Nous constituons à nous trois le personnel européen de la maison, — le personnel fixe, — crut-il devoir compléter, avec son inquiétant sourire. Deux originaux, messieurs, avec qui vous préférerez sans doute avoir le moins de rapports possible. L’un est un homme d’église, esprit étroit, quoique protestant. L’autre, un homme du monde dévoyé, un vieux fou.

— Permettez, demandai-je, — ce doit être lui que j’ai entendu la nuit dernière. Il était en train de tailler une banque ; avec vous et le pasteur, sans doute ?…

M. Le Mesge eut un geste de dignité froissée.

— Y pensez-vous, monsieur, avec moi ! C’est avec les Touareg qu’il joue. Il leur a appris tous les jeux imaginables. Tenez, c’est lui qui frappe furieusement sur le timbre, pour que nous nous hâtions. Il est 9 h. 1/2, et la salle de trente-et-quarante s’ouvre à 10 heures. Faisons vite. Je pense que vous ne serez d’ailleurs pas fâchés de vous restaurer un peu.

— Ce ne sera en effet pas de refus, — répondit Morhange.


Par un long couloir sinueux, avec des marches à chaque pas nous suivîmes M. Le Mesge. Le parcours était sombre. Mais, par intervalles, dans de petites niches ménagées en plein roc, brillaient des veilleuses roses et des brûle-parfums. Les émouvantes odeurs orientales embaumaient