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remarquablement épicées. Beaucoup de gâteaux, crêpes au miel, beignets aromatisés, bonbons au lait caillé et aux dattes. Et surtout, dans les grands plats vermeils ou dans les jarres d’osier, des fruits, des masses de fruits, figues, dattes, pistaches, jujubes, grenades, abricots, énormes grappes de raisin, plus longues que celles qui firent ployer les épaules des fourriers hébreux dans le pays de Chanaan, lourdes pastèques ouvertes en deux, à la chair humide et rose, avec leurs régimes de grains noirs.

J’achevais à peine de déguster un de ces beaux fruits glacés que M. Le Mesge se leva.

— Messieurs, si vous voulez bien, — dit-il, s’adressant à Morhange et à moi.

— Le plus tôt que vous le pourrez, quittez ce vieux radoteur, — me glissa l’hetman de Jitomir. — La partie de trente-et-quarante va commencer. Vous verrez, vous verrez. Beaucoup plus fort que chez Cora Pearl.

— Messieurs, — répéta d’un ton sec M. Le Mesge.

Nous le suivîmes. Quand nous fûmes de nouveau tous trois dans la bibliothèque :

— Monsieur, — me dit-il, s’adressant à moi, — vous m’avez demandé tout à l’heure quelle puissance occulte vous détient ici. Vos façons étant comminatoires, j’aurais refusé d’obtempérer, n’eût été votre ami, que sa science met mieux à même que vous d’apprécier la valeur des révélations que je vais vous faire.