Page:Benoit L Atlantide.djvu/135

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Ce disant, il avait fait jouer un déclic dans la paroi de la muraille. Une armoire apparut, bondée de livres. Il en prit un.

— Vous êtes, tous les deux, — continua M. Le Mesge, — sous la puissance d’une femme. Cette femme, la reine, la sultane, la souveraine absolue du Hoggar, s’appelle Antinéa. Ne sursautez pas, monsieur Morhange, vous finirez par comprendre.

Il ouvrit le livre et lut cette phrase :


« Je dois vous en prévenir d’abord, avant d’entrer en matière : ne soyez pas surpris de m’entendre appeler des barbares de noms grecs. »


— Quel est ce livre ? — balbutia Morhange, dont la pâleur, en cet instant, m’épouvanta.

— Ce livre, — répondit lentement, pesant ses mots, avec une extraordinaire impression de triomphe, M. Le Mesge, — c’est le plus grand, le plus beau, le plus hermétique des dialogues de Platon, c’est le Critias ou l’Atlantide.

— Le Critias ? Mais il est inachevé, — murmura Morhange.

— Il est inachevé en France, en Europe, partout, — dit M. Le Mesge. — Ici, il est achevé. Vérifiez l’exemplaire que je vous tends.

— Mais quel rapport, quel rapport, — répétait Morhange, tandis qu’il parcourait avidement le manuscrit, — quel rapport y a-t-il entre ce dialogue, complet, il me semble, oui, complet,