Page:Benoit L Atlantide.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rhange, avec une étonnante inflexion de terreur et d’admiration.

— Tout ce qui vaut la peine d’être consulté, du moins, — dit Le Mesge. — Tous les grands ouvrages dont le monde réputé savant déplore aujourd’hui la perte.

— Et comment sont-ils ici ?

— Cher monsieur, comme vous me navrez, moi qui vous avais cru au courant de certaines choses ! Vous oubliez donc le passage où Pline l’Ancien parle de la bibliothèque de Carthage et des trésors qui y étaient entassés ? En 146, quand cette ville succomba sous les coups du bélître Scipion, l’invraisemblable ramassis d’illettrés qui avait nom le Sénat romain eut pour ces richesses le plus profond mépris. Il en fit don aux rois indigènes. Ce fut ainsi que Mastanabal recueillit le merveilleux héritage ; il fut transmis à ses fils et petits-fils, Hiempsal, Juba Ier, Juba II, le mari de l’admirable Cléopâtre Séléné, fille de la grande Cléopâtre et de Marc-Antoine. Cléopâtre Séléné engendra une fille qui épousa un roi atlante. C’est ainsi qu’Antinéa, fille de Neptune, compte au nombre de ses aïeules l’immortelle reine d’Égypte. C’est ainsi que, par ses droits d’héritage, les vestiges de la bibliothèque de Carthage, enrichis des vestiges de la bibliothèque d’Alexandrie, se trouvent actuellement sous vos yeux.

« La Science fuit l’homme. Alors qu’il instaurait ces monstrueuses Babels pseudo-scientifiques, Berlin, Londres, Paris, la Science s’est reléguée