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— C’est du bronze, — murmurai je. — Ce n’est pas là un front humain. C’est du bronze.

— M. Le Mesge haussa les épaules.

— C’est un front humain, — affirma-t-il, tranchant, — et ce n’est pas du bronze. Le bronze est plus foncé, monsieur. Ce métal-ci est le grand métal inconnu dont parle Platon dans le Critias, et qui tient le milieu entre l’or et l’argent ; c’est le métal particulier à la montagne Atlantide. C’est l’orichalque.

Me penchant davantage encore, je constatai que ce métal était le même que celui dont étaient revêtues les parois de la bibliothèque.

— C’est l’orichalque, — continua M. Le Mesge. — Vous n’avez pas l’air de comprendre comment un corps humain peut vous apparaître sous l’espèce d’une statue d’orichalque. Capitaine Morhange voyons, vous à qui je faisais crédit d’un certain savoir, n’avez-vous donc jamais entendu parler du procédé du docteur Variot pour conserver le corps autrement que par l’embaumement ? N’avez-vous jamais lu le livre[1] de ce praticien ? Il y expose la méthode dite galvanoplastique. Les tissus cutanés, en vue d’être rendus conducteurs, sont enduits d’une couche de sel d’argent, très légère. Le corps est ensuite trempé dans un bain de sulfate de cuivre, et la polarisation fait son œuvre. Le procédé avec lequel on a métallisé le corps de

  1. Variot. L’anthropologie galvanique. Paris, 1890. (Note de M. Leroux.)