Page:Benoit L Atlantide.djvu/162

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cet estimable major anglais est le même. Le même, à cela près que le bain de sulfate de cuivre a été remplacé par un bain de sulfate d’orichalque, matière autrement rare. C’est ainsi qu’au lieu d’une statue de pauvre hère, d’une statue de cuivre, vous avez devant vous, une statue d’un métal plus précieux que l’or et l’argent, une statue, en un mot, digne de la petite-fille de Neptune.

M. Le Mesge fit un signe. Les esclaves noirs saisirent le corps. En quelques instants ils eurent glissé le fantôme d’orichalque dans sa gaine de bois peint. Celle-ci, mise droite, fut placée dans sa niche, à côté de la niche où une gaine toute pareille portait l’étiquette no 52.

Puis, leur tâche achevée, sans mot dire, ils se retirèrent. L’air froid de la mort balança une fois de plus les flammes des torchères de cuivre et fit danser autour de nous de grandes ombres.

Morhange et moi étions restés aussi figés que les spectres de métal pâle qui nous entouraient. Soudain, je fis un effort, et m’approchai en chancelant de la niche voisine de celle où l’on venait de dresser la dépouille du major anglais. Mes yeux cherchèrent l’étiquette, l’étiquette no 52.

M’appuyant contre le marbre rouge de la paroi je lus :

Numéro 52. Capitaine Laurent Deligne. Né à Paris, le 22 juillet 1861. Mort au Hoggar, le 20 octobre 1896.

— Le capitaine Deligne, — murmura Mo-