Page:Benoit L Atlantide.djvu/170

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gaie et rose. Le premier objet que je vis fut une pendule, accrochée au mur, et dont les chiffres étaient remplacés par les signes du Zodiaque. La petite aiguille n’avait pas encore atteint le signe du Bélier.

Trois heures, trois heures seulement !

Cette journée m’avait déjà paru longue d’un siècle… Et je n’en avais parcouru qu’un peu plus de la moitié.

Puis une autre idée traversa mon cerveau, et un rire convulsif me secoua.

« Antinéa tient à ce que je lui sois présenté avec tous mes avantages. »

Une grande glace d’orichalque tenait tout un côté de la chambre. En y jetant un coup d’œil, je compris que, décemment, la prétention n’avait rien d’exagéré.

Ma barbe inculte, une effroyable couche de crasse plombant mes yeux, descendant en rigoles sur mes joues, mon costume maculé par toutes les glaises sahariennes, déchiré par toutes les brousses du Hoggar, faisaient de moi, à la vérité, un assez piteux cavalier.

J’eus tôt fait de me dévêtir et de me plonger dans la baignoire de porphyre qui tenait le milieu du cabinet de toilette. Un engourdissement délicieux me saisit dans l’eau tiède et parfumée. Devant moi dansaient mille petits pots dispersés sur une précieuse coiffeuse de bois sculpté. Ils étaient de toutes les dimensions et de toutes les couleurs, taillés dans une sorte de jade extrême-