Page:Benoit L Atlantide.djvu/171

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ment transparent. La douce moiteur de l’atmosphère amortit mon énervement.

« Au diable l’Atlantide, et l’hypogée, et M. Le Mesge », eus-je encore la force de penser.

Et je m’endormis dans mon bain.

Quand je rouvris les yeux, la petite aiguille de la pendule atteignait presque le signe du Taureau. Devant moi, ses mains noires appuyées au bord de la baignoire, se tenait un grand nègre, visage découvert, bras nus, front serré dans un immense turban orange. Il me regardait, en riant silencieusement de toutes ses dents blanches.

— Qu’est-ce que c’est encore que ce particulier ?

Le nègre rit plus fort. Sans mot dire, il m’empoigna et me souleva comme une plume hors de mon eau parfumée, maintenant d’une teinte sur laquelle je préfère ne pas insister.

En un rien de temps, je me trouvai allongé sur une table de marbre inclinée.

Le nègre se mit à masser avec une vigueur extraordinaire.

— Eh là ! plus doucement, animal.

Mon masseur ne répondit pas, mais il se mit à rire et à me frotter plus fort.

— D’où es-tu, toi ? Du Kanem ? du Borkou ? Tu ris trop pour être un Targui.

Même silence. Ce nègre était aussi muet qu’hilare.

« Après tout, je m’en moque, me dis-je, en désespoir de cause. Tel qu’il est, je le trouve plus