sant, pour la première fois, à la salle de marbre rouge.
Au même instant, la pendule sonna la demie avant cinq heures.
On frappa discrètement à la porte. Le grand Targui blanc qui m’avait conduit parut sur le seuil.
S’étant avancé, il me toucha de nouveau le bras et fit un signe.
De nouveau, je le suivis.
Nous enfilâmes encore de longs corridors. J’étais ému, mais j’avais retrouvé au contact de l’eau tiède une certaine désinvolture. Et puis, surtout, plus, beaucoup plus que je ne voulais me l’avouer, je sentais grandir en moi une immense curiosité. Dès ce moment, si on était venu me proposer de me reconduire sur la route de la Plaine blanche, près de Shikh-Salah, aurais-je accepté ? Je ne crois pas.
J’essayai de me faire honte de cette curiosité. Je songeai à Maillefeu :
« Lui aussi, il a suivi le couloir que je suis à présent. Et maintenant, il est là-bas, dans la salle de marbre rouge. »
Je n’eus pas le temps de prolonger cette réminiscence. Brusquement, comme par une sorte de bolide, j’étais bousculé, projeté à terre. Le couloir était noir, je ne vis rien. J’entendis seulement un hurlement railleur.
Le Targui blanc s’était effacé, le dos collé à la muraille,