Page:Benoit L Atlantide.djvu/211

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tact et te laisse carte blanche… Mocquard !

« — Sire ?

« — Vous ferez porter au budget, mi-partie des Affaires étrangères, mi-partie des Colonies, les fonds nécessaires au comte Bielowsky pour la réception de la délégation targui. Il me semble que cent mille francs pour commencer… Le comte n’aura qu’à vous faire savoir s’il a été induit à dépasser ce crédit.


« Clémentine habitait, rue Boccador, un petit pavillon mauresque que j’avais acheté pour elle à M. de Lesseps. Je la trouvai au lit. En m’apercevant, elle fondit en larmes.

« — Grands fous que nous sommes, — murmura-t-elle au milieu de ses sanglots, — qu’avons-nous fait !

« — Clémentine, voyons !

« — Qu’avons-nous fait, qu’avons-nous fait ! — répétait-elle, et j’avais contre moi ses immenses cheveux noirs, sa chair tiède qui fleurait l’eau de Nanon.

« — Qu’y a-t-il ? Mais qu’y a-t-il ?

« — Il y a, — et elle me murmura quelque chose à l’oreille.

« — Non, — fis-je abasourdi. — Es-tu bien sûre ?

« — Si j’en suis sûre !

« J’étais atterré.

« — Cela n’a pas l’air de te faire plaisir, — dit-elle, très aigre.