Page:Benoit L Atlantide.djvu/212

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« — Je ne dis pas cela, Clémentine, mais enfin… Je suis très heureux, je t’assure.

« — Prouve-le moi : passons demain la journée ensemble.

« — Demain, — sursautai-je, impossible !

« — Pourquoi ? — demanda-t-elle, soupçonneuse.

« — Parce que, demain, il faut que je pilote la mission targui dans Paris… Ordre de l’Empereur.

« — Qu’est-ce que c’est encore que cette craque ? — fit Clémentine.

« J’avoue que rien ne ressemble plus à un mensonge que la vérité.

« Je refis tant bien que mal à Clémentine le récit de Moquard. Elle m’écoutait avec un air qui signifiait : on ne me la fait pas !

« À la fin, furieux, j’éclatai.

« — Tu n’as qu’à venir voir. Je dîne demain avec eux, je t’invite.

« — Sûr que j’irai, — fit Clémentine très digne.

« J’avoue avoir manqué de sang-froid en cette minute. Mais aussi, quelle journée. Quarante-mille francs de notes au réveil. La corvée d’avoir à convoyer des sauvages dans Paris pour le lendemain. Et, par-dessus le marché, l’annonce d’une prochaine paternité irrégulière…

« Après tout, pensai-je en rentrant chez moi, ce sont les ordres de l’Empereur. Il m’a demandé de donner à ces Touareg une idée de la civilisation parisienne. Clémentine se tient très bien