Page:Benoit L Atlantide.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Et il y en avait cinq comme cela !

« Mon humeur se maintint bonne, cependant, car, sur les boulevards, partout, notre succès fut colossal. Au Café de Paris, à 6 h. 1/2, ce fut du délire. La délégation, un peu grise, m’embrassait, Bono, Napoléon ; bono Eugénie ; bono Casimir ; bono roumis. Gramont-Caderousse et Viel-Castel étaient déjà dans le numéro 8, avec Anna Grimaldi, des Folies-Dramatiques, et Hortense Schneider, toutes deux belles à faire peur. Mais la palme revint, quand elle entra, à ma chère Clémentine. Il faut que tu saches comment elle était mise : robe de tulle blanc, sur jupe en tarlatane bleue de Chine, avec plissé et bouillonné de tulle au-dessus du plissé. La jupe de tulle se trouvait relevée de chaque côté par des guirlandes de feuillage vert entremêlées de volubilis roses. Elle formait ainsi baldaquin rond, ce qui permettait de voir la jupe de tarlatine devant et sur les côtés. Les guirlandes remontaient jusqu’à la ceinture, et, dans l’espace des deux branches, il se trouvait des nœuds de satin rose à longs bouts. Le corsage à pointe était drapé de tulle, accompagné d’une berthe bouillonnée de tulle avec volant de dentelle. Comme coiffure, elle avait sur ses cheveux noirs une couronne-diadème des mêmes fleurs. Deux longues traînes de feuillage tournaient dans les cheveux et retombaient sur le cou. Comme sortie de bal, une sorte de camail en cachemire bleu brodé d’or et doublé en satin blanc.

« Tant de splendeur et de beauté émurent im-