Page:Benoit L Atlantide.djvu/213

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dans le monde, et, pour le moment, il ne faut pas l’exaspérer. Je vais retenir un cabinet pour demain soir au Café de Paris et dire à Gramont-Caderousse et Viel-Castel qu’ils amènent leurs folles maîtresses. Ce sera très gaulois de voir l’attitude des enfants du désert au milieu de cette petite partie. »

« Le train de Marseille arrivait à 10 h. 20. Sur le quai, je trouvai M. Duveyrier, un bon jeune homme de vingt-trois ans, avec des yeux bleus et une petite barbiche blonde. Les Touareg tombèrent dans ses bras en descendant du wagon. Il avait vécu deux ans avec eux, sous la tente, au diable vauvert. Il me présenta au chef, le Cheik Othman, et aux quatre autres, des hommes splendides sous leurs cotonnades bleues et leurs amulettes de cuir rouge. Heureusement tous ces gens-là parlaient une sorte de sabir qui facilita bien les choses.

« Je ne mentionne que pour mémoire le déjeuner aux Tuileries, les visites de la soirée, au Muséum, à l’Hôtel de Ville, à l’Imprimerie Impériale. Chaque fois, les Touareg inscrivaient leur nom sur le livre d’or de l’endroit. Cela n’en finissait plus. Pour en donner une idée, voici quel était le nom complet du seul Cheikh Othman : Othman-ben-el-Hadj-el-Bekri-ben-el-Hadj-el-Faqqi-ben-Mohammed-Boûya-ben-si-Ahmed-es-Soûki-ben-Mahmoud[1].

  1. Il m’a été donné de retrouver sur le livre d’or de l’Imprimerie Nationale les noms des chefs touaregs et de ceux qui les accompagnèrent dans leur visite, M. Henry Duveyrier et le comte Bielowsky. (Note de M. Leroux.)