Page:Benoit L Atlantide.djvu/216

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arabe qui, hier soir, te serrait de si près ?

« — Mais… pas mal, — fit-elle en rougissant.

« — Sais-tu que dans son pays, il est prince souverain, et règne sur des territoires cinq ou six fois plus étendus que ceux de notre auguste maître, l’Empereur Napoléon III ?

« — Il m’a murmuré quelque chose comme cela, — fit-elle, intéressée.

« — Eh bien, te plairait-il de monter sur un trône à l’instar de notre auguste souveraine, l’impératrice Eugénie ?

« Clémentine me regarda ébahie.

« — C’est son propre frère, le Cheikh Othman, qui m’a chargé en son nom de cette démarche.

« Clémentine ne répondit pas, hébétée autant qu’éblouie.

« — Moi, impératrice ! — finit-elle par dire.

« — Tu n’as qu’à décider. Il faut ta réponse avant midi. Si c’est oui, nous déjeunons ensemble chez Voisin, et tope-là.

« Je voyais que déjà la résolution de Clémentine était prise, mais elle crut bon de faire montre d’un peu de sentiment.

« — Et toi, toi, — gémit-elle. — T’abandonner ainsi, jamais !

« — Mon enfant, pas de folies, — fis-je doucement. — Tu ignores peut-être que je suis ruiné. Mais là, complètement ; je ne sais même pas comment je vais pouvoir payer ton lait antéphélique.

« — Ah ! — fit-elle.