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CHAPITRE XIV


HEURES D’ATTENTE


C’était la nuit que Saint-Avit aimait à me conter par le menu sa prestigieuse histoire. Il me la débitait en petites tranches, rigoureuses et chronologiques, n’anticipant point sur les épisodes d’un drame dont je connaissais par avance la tragique issue. Non par souci de ménager ses effets, sans doute, — je le sentais tellement éloigné d’un calcul de cette sorte ! Uniquement à cause de l’extraordinaire nervosité où le plongeait l’évocation de tels souvenirs.

Ce soir-là, le convoi nous apportant le courrier de France venait d’arriver. Les lettres que Châtelain nous avait remises gisaient sur la petite table, non décachetées. Le photophore, halo blême au milieu de l’immense désert noir, permettait de reconnaître les écritures des adresses. Oh ! le sourire victorieux de Saint-Avit, lorsque,