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— Galé est mon amie, — dit-elle, quand son sérieux lui fut revenu. — C’est moi qui lui ai sauvé la vie. Elle était alors toute petite. Je te raconterai cela un autre jour. Regarde comme elle est aimable.

Ce disant, elle déposait la mangouste sur mes genoux.

— C’est gentil à toi, Tanit-Zerga, d’être venue me faire une visite, — dis-je lentement, en passant ma main sur la croupe de la bestiole. — Quelle heure est-il donc ?

— Un peu plus de neuf heures. Vois, le soleil est déjà haut. Laisse que je baisse le store.

L’ombre emplit la pièce. Les yeux de Galé se firent plus roses. Ceux d’Hiram-Roi devinrent verts.

— C’est très gentil, — répétai-je, poursuivant, mon idée. — Je vois que tu es libre aujourd’hui. Jamais encore tu n’étais venue de si bon matin.

Une ombre passa sur le front de la petite fille.

— Je suis libre, en effet, — fit-elle, presque durement.

Je regardai alors avec plus d’attention Tanit-Zerga. Pour la première fois, je m’aperçus qu’elle était belle. Ses cheveux, qu’elle portait répandus sur ses épaules, étaient moins crépelés qu’ondulés. Ses traits étaient d’une pureté remarquable : nez très droit, petite bouche aux lèvres fines, menton volontaire. Le teint était cuivré et non noir. Le corps mince et souple n’avait rien de commun avec