Page:Benoit L Atlantide.djvu/248

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sans éclater, nous laissant dans notre morne bain de sueur.

— Je vais me coucher, — dit Tanit-Zerga.

J’ai déjà dit que sa chambre était au-dessus de la mienne. La baie qui l’éclairait dominait d’une dizaine de mètres celle où je demeurai accoudé.

Elle prit Galé dans ses bras. Mais Hiram-Roi ne voulut rien entendre. Accroché des quatre pattes à la natte, il poussait des miaulements de colère et de détresse.

— Laisse-le, — dis-je, en fin de compte, à Tanit-Zerga. — Pour une fois, il peut bien dormir ici.

C’est ainsi que le petit fauve porte sa large part de responsabilité dans les événements qui vont suivre.

Resté seul, je m’abîmai dans mes réflexions. La nuit était noire. La montagne tout entière était ensevelie dans le silence.

Il fallut les grondements de plus en plus rauques du guépard pour me tirer de ma méditation.

Dressé contre la porte, Hinam-Roi la labourait de ses griffes grinçantes. Lui qui, tout à l’heure, avait refusé de suivre Tanit-Zerga, il voulait sortir. Il voulait sortir.

— Paix ! — dis-je. — En voilà assez. Couche-toi.

Et j’essayai de l’arracher de la porte.

Je n’obtins d’autre résultat qu’un coup de patte qui me fit chanceler.

Alors, je m’assis sur mon divan.