Page:Benoit L Atlantide.djvu/249

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Mon immobilité fut de courte durée. « Un peu de sincérité avec moi-même, me dis-je. Depuis que Morhange m’a abandonné, depuis que j’ai vu Antinéa, je n’ai plus qu’une pensée. À quoi bon me leurrer avec les histoires, d’ailleurs charmantes, de Tanit-Zerga. Ce guépard est un prétexte, peut-être un guide. Oh ! je sens qu’il va se passer cette nuit des choses mystérieuses. Comment ai-je pu rester si longtemps dans l’inaction ! »

Immédiatement, ma résolution fut prise.

« Si j’ouvre la porte, pensai-je, Hiram-Roi bondira à travers les couloirs, et j’aurai fort à faire pour suivre sa piste à la course. Il faut procéder autrement. »

Le store de la baie était mû par une cordelette. Je le fis choir. Je tordis une solide laisse que je fixai au collier métallique du guépard.

J’entr’ouvris la porte.

— Là, maintenant, tu peux aller. Doucement, eh ! doucement.

J’avais en effet toutes les peines du monde à modérer l’ardeur d’Hiram-Roi qui m’entraînait à travers le ténébreux dédale des couloirs.

Il était un peu moins de neuf heures, et les veilleuses roses étaient presque éteintes dans leurs niches. De temps en temps, nous en croisions une qui jetait en grésillant ses derniers feux. Quel labyrinthe ! D’ores et déjà, je savais que je ne pourrais plus reconnaître le chemin de la chambre. Je n’avais qu’à suivre le guépard.