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Deux des Touareg, violemment courbaturés, se frottaient les côtes avec de sourds jurons.

Inutile de dire que j’avais profité de ce silencieux tohu-bohu pour me glisser dans la pièce. J’étais maintenant blotti contre la paroi du second couloir, celui par lequel venait de disparaitre Hiram-Roi.

Au même instant, un timbre clair tinta dans le silence. Au tressaillement qui secoua les Touareg, je constatai que l’itinéraire que j’avais suivi était le bon.

Un des six hommes se leva. Il passa à côté de moi, j’emboitai son pas. Mon calme était parfait. Le moindre de mes mouvements était admirablement calculé.

« Au point où j’en suis, me répétai-je, qu’est-ce que je risque : d’être reconduit poliment chez moi. »

Le Targui souleva une tenture. À sa suite, je venais d’entrer dans la chambre d’Antinéa.

Cette chambre, immense, était à la fois éclairée et très sombre. Tandis que la partie droite où se tenait Antinéa, brillait de lumières exactement circonscrites par des abat-jour, la partie gauche restait obscure.

Ceux qui ont pénétré dans un intérieur musulman savent ce que c’est qu’un guignol, sorte de niche carrée dans la muraille, à quatre pieds du sol, à l’entrée obstruée par un tapis. On y accède par des marches de bois. Je venais de deviner, à gauche, un guignol. Je m’y introduisis. Mes artères