Page:Benoit L Atlantide.djvu/283

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Il l’avait prise par le bras. Il se tourna vers moi.

— Venez, maintenant. — fit-il d’une voix impérieuse.

J’obéis ; pendant le court trajet, j’entendais claquer de terreur les mâchoires de Tanit-Zergat.

Nous arrivâmes à une petite grotte.

— Entrez, — dit le Targui.

Il alluma une torche. La rouge lueur me permit d’apercevoir, ruminant paisiblement, un superbe méhari.

— La petite n’est pas bête, — dit Cegheïr-ben-Cheïkh en désignant l’animal, — elle a su choisir le plus beau, le plus fort ; mais elle est étourdie.

Il approcha sa torche du chameau.

— Elle est étourdie, — continua-t-il. — Elle n’a su que le seller. Ni eau, ni provision. Dans trois jours, à pareille heure, vous seriez tous les trois morts sur la route… et sur quelle route !

Tanit-Zergat ne claquait plus des dents. Elle regardait le Targui avec un mélange d’épouvante et d’espoir.

— Sidi lieutenant, — dit Cegheïr-ben-Cheïkh, — viens ici, à côté du chameau, que je t’explique.

Quand je fus près de lui, il dit :

— De chaque côté, il y a une outre pleine d’eau. Ménagez cette eau le plus possible, car vous allez traverser un pays terrible. Il se peut que, de cinq cents kilomètres, vous ne trouviez pas un puits.