Page:Benoit L Atlantide.djvu/285

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— Alors, — dit Cegheïr-ben-Cheïkh, — il ne faut rejoindre la route de Timassao à Tombouctou qu’à sept cents kilomètres d’ici, vers Iferouane, ou, mieux encore, vers l’oued Telemsi. Là, cessent les terrains de parcours des Touareg du Hoggar et commencent ceux des Touareg Aouelimiden.

La petite voix volontaire de Tanit-Zerga s’éleva.

— Ce sont les Aouelimiden qui ont massacré les miens et m’ont réduite à l’esclavage ; je ne veux pas passer par chez les Aouelimiden.

— Tais-toi, vilaine petite mouche, — fit durement Cegheïr-ben-Cheïkh.

Il continua, s’adressant toujours à moi :

— Ce que j’ai dit est dit. La petite n’a pas tort. Les Aouelimiden sont farouches. Mais ils craignent les Français. Beaucoup sont en rapport avec les postes au nord du Niger. D’autre part, ils sont en guerre avec les gens du Hoggar, qui n’iront pas vous poursuivre chez eux. Ce que j’ai dit est dit : il faut que vous rejoigniez la route de Tombouctou à l’endroit où elle pénètre dans les terrains de parcours des Aouelimiden. Leur pays est boisé et riche en sources. Si vous parvenez à l’oued Telemsi vous achèverez votre voyage sous un dôme de mimosas en fleurs. D’ailleurs, d’ici à l’oued Telemsi, la route est plus courte que par Timissao. Elle est toute droite.

— Elle est toute droite, c’est vrai, — dis-je — mais tu sais que, pour la suivre, c’est le Tanezrouft qu’il faut traverser.