Page:Benoit L Atlantide.djvu/286

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Cegheïr-ben-Cheïkh eut un geste d’impatience.

— Cegheïr-ben-Cheïkh le sait, — dit-il. — Il sait ce qu’est le Tanezrouft. Il sait que, lui qui a voyagé dans tout le Sahara, il frémirait de passer par le Tanezrouft et le Tasili du Sud. Il sait que les chameaux qui s’y égarent ou périssent ou deviennent sauvages, car personne ne veut exposer sa vie pour aller les rechercher… C’est justement la crainte qui entoure cette région qui peut vous sauver. Et puis, il faut choisir : ou risquer de mourir de soif sur les pistes du Tanezrouft, ou être sûrement égorgé sur n’importe quelle autre route.

Il ajouta :

— Vous pouvez aussi rester ici.

— Mon choix est fait, Cegheïr-ben-Cheïkh, — dis-je.

— Bien, — fit-il, déployant de nouveau le rouleau de papier. — Le trait que voici a son origine à l’orifice de la deuxième enceinte de terre, où je vais vous conduire. Il aboutit à Iferouane. J’ai marqué les puits, mais ne t’y fie pas trop, car beaucoup sont à sec. Veille à ne pas t’écarter de ce tracé. Si tu t’en éloignes, c’est la mort. Maintenant, monte sur le chameau avec la petite. Deux font moins de bruit que quatre.

Nous marchâmes longtemps en silence. Cegheïr-ben-Cheïkh était devant, son méhari suivait avec docilité. Successivement, nous traversâmes un couloir ténébreux, une gorge encaissée, un autre couloir… Chaque entrée était dissimulée