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Page:Benoit L Atlantide.djvu/296

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— Je connais les mimosas, — dit-elle. — Ce sont de petites boules jaunes, qui fondent dans la main. Mais je préfère les fleurs du câprier. Tu viendras avec moi à Gâo. Mon père, Sonni-Alkia a été tué, comme je te l’ai dit, par les Aouelimiden. Mais les gens de chez moi ont dû, depuis, reconstruire le village. Ils y sont habitués. Tu verras comme tu seras reçu.

— J’irai, Tanit-Zerga, j’irai, je te le promets… Mais il faut que, toi aussi, tu me promettes…

— Quoi ? Ah ! je devine. Tu me prends donc pour une petite sotte, si tu me crois capable de parler de certaines choses qui pourraient faire de la peine à mon ami.

En disant ces paroles, elle me regardait. La grande fatigue et les privations avaient comme stylisé son visage brun où les yeux brillaient, immenses… Depuis, j’ai eu le temps d’assembler les cartes, les compas, et de fixer à tout jamais l’endroit où, pour la première fois, j’ai compris la beauté des yeux de Tanit-Zerga.

Un grand silence régna entre nous. Ce fut elle qui le rompit.

— La nuit va tomber. Il faut manger, pour pouvoir repartir le plus vite possible.

Elle se leva et alla vers le rocher.

Presque aussitôt j’entendis sa voix qui m’appelait, et cela avec une intonation d’angoisse qui me glaça.

— Viens. Oh ! viens voir.

D’un bond, je fus auprès d’elle.